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Lee Lozowick
le divin bouffon de l'éveil


Rock 'n' Roll, sagesse folle et totale soumission au divin
Entretien avec Lee Lozowick




Vendredi Soir, Lizard’s lounge, Prescott, Arizona. La clientèle se compose d’un amalgame informel d’ouvriers buvant des bières à la bouteille, d’hommes aux cheveux longs sous des casquettes de baseball aux logos de machines agricoles et de lycéens des deux sexes portant des piercing qui feraient tiquer votre mère tant par leur nombre que par leur localisation. Matt, un élève de Lee Lozowick (« Mister Lee » pour ses amis et ses élèves) m’avait entraîné là après m’avoir accueilli à l’aéroport de Phénix, où j’étais invité par Mister Lee à passer le week end à l’Ashram de la communauté Hohm. Shri, l’un des groupes de la communauté se produit ici ce soir. La chanteuse de ce groupe Blues/Fusion s’enorgueillit d’une chanteuse dont la voix ressemble étrangement à celle de Janis Joplin à ses débuts. (Le groupe rock de Mister Lee Liars, Gods and Beggars, sera au 4-H Club pendant le week end.) Me frayant un chemin dans la fumée de cigarette, entre le bar bondé et les billards, j’aperçois Mister Lee et quelques un de ses élèves observant la scène, de la table à l’arrière où ils se sont installés pendant une pause. Après un instant d’acclimatation je comprends comment distinguer les membres de la Communauté Hohm des autres clients de ce débit de boisson : ce sont ceux dont le regard est clair, dont les attitudes sont douces et sans prétention et qui boivent de la bière sans alcool. Ici, la sagesse folle a ses vertus et ses paramètres, pensai-je.
Mister Lee a commencé à enseigner il y a vingt-cinq ans, période au cours de laquelle bien des enseignants sont apparus et ont disparu. Le fait que lui-même comme sa communauté sont toujours aussi florissants est en grande partie du à sa sincérité et à l’engagement de ses élèves. Il n’est pas étonnant que, participant à la folle sagesse, Mister Lee et son enseignement abondent de contradictions réelles ou apparentes. Alors qu’il enseignait la métaphysique, et après avoir connu un éveil spontané, il a commencé à enseigner dans le New Jersey ; il se considère à présent comme un « Baul occidental », apparenté aux Bauls, musiciens tantriques itinérants du Bengale Indien. Il est aussi l’un des fidèles de Yogi Ramsuratkumar. L’alimentation à l’ashram est strictement végétarienne, pourtant, en certaines occasions, comme pour la Fête des Fous qui a lieu pendant le week end, viande grillée et autres douceurs sont à l’honneur à presque chaque repas. Alors qu’il se met généralement en retrait et que ses attitudes sont très douces, Mister Lee est capable de soudaines et incroyables explosions de passion et de tranchante clarté. Celui qui se décrit lui-même comme un « bouffon divin » recommande à ses élèves de ne pas fumer, de ne pas boire, ni de faire usage de stupéfiants, ni d’avoir de relations sexuelles en dehors d’une relation stable. Pourtant, passionné par des enseignants controversés comme feu Trungpa Rinpoche, ses propres moeurs et son mode de vie, quoi que plus modérés à bien des égards, sont clairement non-conventionnels et lui valent bien sa réputation de sagesse folle.
Au cours de mon séjour à l’ashram, bien des questions me sont venues sur l’enseignement de Mister Lee et ses occupations. A mon départ, bien de ces questions étaient toujours en suspens. Malgré les patientes réponses de Mister Lee et de ses élèves, j’avais le sentiment d’être arrivé en un lieu où les contradictions étaient laissées dans le vague, non résolues, ce qui semblait ne soucier ni Mister Lee ni ses élèves. Pourtant, une particularité m’a frappé encore et encore, filtrant dans ma conscience et pénétrant finalement profondément dans mon coeur : dans la manière dont les gens étaient ensemble, il me semblait qu’il y avait une absence quasi totale de faux-semblants et d’agressivité. Par opposition aux jeux de pouvoir, à la séduction ou à l’arrogance que l’on trouve, même sous des formes subtiles, même chez les personnes les plus engagées spirituellement, tant Mister Lee que ses élèves frappaient par leur gentillesse, leur humilité et leur sincérité. J’avais le sentiment de m’adoucir et de m’assouplir à leur contact. La puissance de cette expérience m’a poussé à demander aux membres de la communauté puis à Mister Lee lui-même d’où venait la douceur qui imprègne manifestement l’atmosphère de l’ashram. Sans hésitation, chacun répondit : « c’est le résultat d’années et d’années de dur labeur. » Quelle que soit l’action de Mister Lee, elle semble avoir de profonds effets.
J’étais venu à l’ashram de la communauté Hohm pour un entretien avec Mister Lee pour What is enlightenment? et chacun me traitait avec une gentillesse et une générosité extrêmes. Au cours de ma visite, Mister Lee fit la suggestion inattendue de tenir notre entretien au darshan, la rencontre avec le maître, le point d’orgue de la Fête des fous. Mister Lee, en costume traditionnel indien, était radieux et détendu pendant tout l’entretien que nous reproduisons ici et qui se déroula devant un public d’environ quatre-vingt-dix personnes comprenant des invités comme des membres de la communauté.






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